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Monde arabe

Pierre PICCININ da PRATA (Historien - Politologue)

CONFÉRENCE ANNULÉE

 

 

Pierre PICCININ (Historien) - Souhail CHICHAH (Économiste)

 

 

Le Projet sioniste en Palestine

 

De Theodor Herzl à nos jours

 

 

 

(suivi d'un débat sur le "boycott d'Israël")

 

 

Suite à des pressions exercées sur les organisateurs et les propriétaires des salles, la conférence est annulée 

 

 

Renseignements et modalités 

 

 

 

 

Israel-Palestine[1]

 

Après plus de soixante ans d’annexion progressive de la Palestine par l’Etat d’Israël, d’occupation et d’extension de la colonisation juive, il est indéniable que l’objectif du Mouvement sioniste, fondé à la fin du XIXème siècle par Theodor Herzl, est pour ainsi dire atteint : le « Grand Israël », l’Etat juif, n’est plus très loin de réaliser son expansion maximale.

 

Dès les origines du Mouvement sioniste, bien avant l’indépendance même d’Israël, le projet de chasser les Arabes de Palestine et d’étendre un Etat juif sur toute la région a conditionné la politique des colons : si, au début de leur installation, ils avaient acheté des terres disponibles, par la suite, devenus suffisamment nombreux et organisés, les colons implantèrent de force leurs kibboutz, exploitations fortifiées de palissades et miradors et défendues par une armée clandestine, la Haganah, mise sur pied et dirigée par le Mouvement sioniste.

 

Poursuivant cet objectif, la Haganah mena diverses opérations destinées à chasser les Palestiniens de leurs terres et à libérer le territoire pour l’immigration juive, alors que, officiellement, les leaders sionistes avaient affirmé leur désir de vivre en paix avec les populations arabes de Palestine et de créer un Etat mixte où ces derniers auraient eu leur place.

 

Appuyée par des mouvements terroristes radicaux, tels l’Irgoun (qui compta dans ses rangs le premier ministre Menahem Begin) et le Groupe Stern (Yitzhak Shamir, autre premier ministre), l’armée secrète juive se rendit notamment responsable du massacre de la population de Deir Yassin, village palestinien dont la destruction fut suivie de la distribution de tracts aux Arabes de Palestine, les enjoignant à fuir sous peine de subir le même sort : « souvenez-vous de Deir Yassin ! ». Pour les Palestiniens, ce fut le début de l’exode et des camps de réfugiés, la « Nakba », la « catastrophe ». Pour les Israéliens, celui de la colonisation massive.

 

La Guerre des six jours, en 1967, a ensuite permis l’annexion de la Cisjordanie et du Golan syrien (du Sinaï également, rendu à l’Egypte suite aux accords de Camp David, en 1978, qui avaient réuni Anouar al-Sadate et Menahem Begin, sous l’égide du président états-unien James Carter).

 

Ben Gourion n'avait-il pas déclaré que « les aspirations sionistes incluent le Liban-sud, le sud de la Syrie, la Jordanie, toute la Cisjordanie et le Sinaï » ? Et d'ajouter : « nous devons expulser les Arabes et prendre leur place».

 

Depuis lors, les bouclages systématiques et les incursions militaires dans les zones palestiniennes, voire leurs bombardements réguliers sous prétexte de combattre le terrorisme, ont maintenu les populations arabes dans un climat d’étouffement économique et d’insécurité permanent. Les frappes massives sur Gaza, en décembre 2008, en sont un exemple majeur : plus de 1300 morts et 5000 blessés.

 

Cette situation, qui perdure depuis plusieurs décennies, a pour conséquence l’émigration progressive de ces populations et leur départ vers l’Egypte, la Jordanie, les Emirats arabe…

 

Que peut bien espérer, en effet, un père de famille, lorsqu’il ne peut ni travailler pour nourrir les siens, ni en assurer la protection ?

 

Même si le taux de natalité est élevé, côté arabe, les enclaves palestiniennes se vident donc peu à peu, tandis que les colonies juives qui les entourent resserrent irrémédiablement leur périmètre.

 

Cette politique, planifiée de longue date, ne laisse ainsi aucune chance à la création, un jour, d’un Etat arabe en Palestine, perspective qui, de toute évidence, n’a jamais fait partie de l’agenda réel du gouvernement israélien.

 

Forcé par la communauté internationale de faire bonne figure et de s’asseoir à la table des négociations, ce gouvernement s’est cependant toujours ménagé une porte de sortie, évitant soigneusement d’aboutir à un accord.

 

Seules les Nations Unies pourraient dès lors, d’autorité, imposer la création d’un Etat palestinien, sur base de la célèbre résolution 242 de 1967, qui ordonne à Israël de se retirer des territoires occupés lors de la guerre des six jours, décision réaffirmée en 1973 dans l’article 2 de la résolution 338 consécutive à la Guerre du Kippour.

 

Cependant, comment l’ONU, systématiquement bloquée par le veto des Etats-Unis, grand allié d’Israël, pourrait-elle dès lors aboutir à une telle résolution imposant l’Etat palestinien ? Sans aucun doute, il n’y aura pas d’Etat palestinien.

 

Et pourtant, n’oublions pas que, légalement, cet Etat existe déjà bel et bien : il fut créé en même temps que l’Etat d’Israël, par la résolution 181 des nations Unies (que n’annulent pas les résolutions 242 et 338), votée par l’Assemblée générale, le 29 novembre 1947, et qui établissait avec grande précision les frontières de cet Etat arabe de Palestine…

 



 

carte-israel-palestine[1]




Voir aussi :

Antisémitisme et antisionisme : les confusions et tabous de l’Occident.
- Pourquoi demande-t-on au peuple palestinien de mourir en silence ?.
Flottille de la paix : le gouvernement israélien a-t-il eu l'intention de tuer?.

- Israël, un Etat-voyou en liberté.

- Gaza : un projet planifié ?.

- Le processus de paix : un malentendu.

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